Nous sommes à 20 mn du début du spectacle, la foule se presse pour entrer. Nous ne sommes pas placés et c’est complet, ce qui signifie que nous allons devoir jouer des coudes pour avoir une place à peu près correcte. Je commence à repérer des personnes à côté de qui je ne veux absolument pas être. Ce monsieur au costume douteux et à la peau cireuse, qui ne connaît visiblement pas le savon. Pouah !
Ce groupe venu en famille avec maman débordée et papa autoritaire en pointillé.
Elle tend le billet à son préado « je veux entendre, Bonjour et Merci », puis elle s’éloigne, essayant de maîtriser le petit asticot qui s’agite à ses côtés.
Le préado, loin d’elle, tendra son billet sans regarder la personne et sans ouvrir la bouche, évidemment !
Je pouffe. Bravo l’autorité !
L’asticot est toujours là, tout excité par cette soirée au spectacle.
Au premier rang disponible, nous nous installons.
Derrière nous, la famille au grand complet. Ca discute de qui se mettra là ou là. « Oui, un adulte à côté de moi » dit l’asticot.
Il est juste derrière moi, et ses petites pattes atteignent juste mon siège. Et bang, bang, je commence à recevoir des coups dans le dossier. J’adore !
Il se dispute un peu avec son frère, mais bon, l’excitation, tout ça… quand le spectacle commencera, ça ira mieux.
La salle est complète, nous devons resserrer les rangs. On se déplace et l’asticot se trouve derrière mon voisin. Moi, j’écope du préado. Ouf !
Quelques coups de pieds aussi, mais c’est gérable.
Le spectacle commence, il n’est pas du tout, mais pas du tout fait pour des enfants de cet âge. Merci le programme et son « plus de 8 ans ».
La scène est dans la pénombre, c’est un spectacle d’illusion. « Maman, c’est qui ? »… « C’est un garçon ? » J’entends le préado qui baille à fendre l’âme, mais l’asticot ne s’endormira pas, posant question après question.
Pour comprendre une illusion, il faut déjà comprendre que l’ombre portée n’est pas la bonne, que ce n’est pas normal de voir des halos autour des danseurs, qu’une balle ne peut monter sans élan, ou un bâton tenir dans le vide sans soutien.
Bref, il faut déjà maîtriser les lois de la physique.
Je ne sais pas ce qu’ils en auront retenu, mais moi, promis, j’arriverai très en avance pour le prochain spectacle !