"J'ai l'impresion d'avoir manqué un épisode."
"Quand est-ce qu'il va y avoir de la danse ?"
"Je n'applaudirai pas".
Voilà les réflexions de mes voisins et voisines, auxquelles j'adhère complètement.
Lorsque j'ai pris ce spectacle dans mon abonnement, j'aurais du lire ce texte :
Le Cri réunit deux danseuses, deux sœurs, Nacera et Dalila Belaza. Pour Nacera, chorégraphe dont Le Cri était en 2008 la onzième création, « cette pièce aurait dû être la première », tant elle constitue le noyau de son propos artistique : rester concentrée sur « l’état », sans dispersion d’aucune sorte. Traitée avec un parti pris de simplicité - des danseuses vêtues d’un pantalon de jogging et d’un tee-shirt, une scène peu éclairée, une gestuelle impeccable et presque minimaliste - la pièce explore un mouvement quasi originel, présent dans de nombreuses danses traditionnelles : une sorte de balancement du corps, d’abord intérieur et imperceptible, et qui croît au fur et à mesure qu’il envahit l’être dans un élan libératoire. Une danse aussi voluptueuse que rageuse, qui invite le corps à lâcher prise ; le cri, c’est lorsque l’ancrage ne cède pas.
Rien, pour moi, il ne s'est rien passé sur scène.
Ca me faisait penser à ce qu'on peut dire d'un tableau "oh, c'est du boulot", parce qu'à part la performance technique de repêter à l'infini un mouvement et en amplifier imperceptiblement le rythme, sur des mélanges de musiques tellement fortes que par moment il fallait se boucher les oreilles, rien, il ne s'est rien passé.